Le Train Bleu fut le premier lieu à Paris que j’ai découvert lors de mes pérégrinations dans cette ville lorsque je suis arrivé, il y a 20 ans. J’ai été tout de suite envoûté par cet endroit magique, hors du temps. Depuis, nous sommes venus régulièrement boire un verre pour le faire découvrir à nos amis et visiteurs mais avons toujours été un peu rebutés par les prix exorbitants du restaurant que nous voyions sur la carte.

Les avis sur le web semblent tous dire que le cadre est époustouflant, les prix élevés et la cuisine quelconque. Nous nous sommes décidés lors d’une grande occasion à y aller dîner.

La particularité du Train Bleu est qu’il se trouve à l’intérieur de la Gare de Lyon. Le voyageur inattentif ne remarquera absolument pas ce lieu incroyable. Il faut monter un escalier qui a sûrement dû être majesteux à son époque mais qui est maintenant caché par les enseignes et les publicité qui ornent le rez de chaussée.

Vous entrez dans le Train Bleu par une porte tournante et l’effet est immédiat vous passez d’un brouhaha cacophonique à un silence étouffé. Il vous semble que cette porte est une machine à remonter le temps ! Vous entrez dans un espace incroyable avec des plafonds super hauts, des fenêtres immenses. Le Train Bleu est un fleuron du style second empire avec des moulures dorées à profusions et des fresques sur les murs, au plafond. Certaines personnes à qui nous avons fait découvrir le lieu n’ont pas supporté cette débauche de décors. Chaque fresque représente les villes que traversaient les trains qui partaient de la gare de Lyon vers Marseille et la Méditerranée.Le Train Bleu accueillait les gens aisés qui partaient vers la Côte d’Azur ou ceux qui faisaient une escale. C’était le comble du luxe avec ses grands salons ou ses petits boudoirs qui pouvaient être privatisés.Une ambiance Belle Epoque flotte sur les lieux. Des traces de la compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (intégrée à la SNCF en 1938) qui détenait la Gare de Lyon en 1900 quand le restaurant a été créé, sont encore visibles en cherchant bien.

En effet, à première vue le lieu semble merveilleusement préservé, mais en regardant de plus près on aperçoit de la peinture craquelée, des dorures ternies, des fils électriques passés un peu partout et assez grossièrement. Il serait temps de refraîchir ce joyau Belle Epoque…En arrivant, nous faisons connaissance avec la mascotte du lieu, un beau chat blanc adorable qui se balade de table en table. Bien sûr, on adore 🙂Un grand restaurant doit attirer beaucoup de touristes, mais de là à nous demander dès l’arrivée dans quelle langue nous voulons le menu et nous le donner avec une couverture en plastique pas très gracieuse… Nous sommes accueillis par un maître d’hôtel au look et aux manières très 1900. Est-ce un fantôme qui nous joue un tour ? Notre serveuse par contre est bien de notre époque, peu aimable, se trompant systématiquement dans l’attribution des plats et avec un air tellement ennuyée d’être là.

Vous pouvez choisir votre repas à la carte avec des prix incroyablement élevés ou choisir un menu dont celui tout champagne à 98 euros.

Nous sommes surpris lorsque nous avons passé notre commande de voir arriver nos entrées à peine deux minutes après que le maître d’hôtel ait quitté notre table…

Le pavé de saumon d’Ecosse fumé maison, légumes croquants en rouleau de printemps, jus cerise balsamique est joliment présenté, fondant et goûteux mais la portion de saumon est ridiculement petite. A la carte cette entrée est à 30€ 🙁Les ravioles de petit gris et cèpes à l’ail, crème de persil plat remporte un franc succés auprès de notre convive, même si les ravioles sont un peu noyées dans une sauce spectaculairement verte.Les plats arrivent aussi vite après que nous ayons terminé nos entrées avec un plat complètement froid que nous sommes obligés de renvoyer.

La fricassée de lotte à l’américaine avec tagliatelles homardines revient donc après avoir été réchauffée. La banalité du plat est assez consternante surtout avec un prix à 45 euros à la carte.

La rascasse et noix de Saint-Jacques plancha avec son risotto crémeux aux coquillages et jus à l’encre de seiche est banalement présentée et semble avoir été réchauffé au four à micro-ondes. Une pellicule s’est formée sur la sauce à l’encre de seiche. Ce n’est pas vraiment digne d’un grand restaurant.Nos desserts ne sont pas plus mémorables. La crème brûlée chocolat noir, nougatine au grué de cacao est sans intérêt et le Baba au rhum tradition, chantilly est classique sans poésie.Malgré ce sentiment de frustration dû à une cuisine de mauvaise qualité, nous passons un moment fort agréable ce soir là. Comme nous sommes arrivés tard, le restaurant se vide très rapidement et ayant demandé une table un peu isolée, nous nous retrouvons avec un Train Bleu pour nous seuls. L’équipe ne nous fait pas du tout sentir qu’elle souhaite nous voir partir rapidement, et nous profitons donc de ce moment de quiétude. Nous restons au Train Bleu plus de trois heures 🙂

C’est avec un sentiment partagé que nous quittons le Train Bleu. Ce lieu est toujours aussi magique mais il est mal entretenu et le restaurant n’est vraiment pas à la hauteur, c’est vraiment dommage. La grande époque du train étant derrière nous, est-ce que la grande époque de Train Bleu l’est aussi ? Nous espérons que le lieu retrouvera la superbe de jadis avec un souffle nouveau.

Le Train Bleu (ici) est ouvert tous les jours pour le déjeuner et le dîner

Tél. 01 43 43 09 06

Réservation en ligne : ici

Site officiel : www.le-train-bleu.com

Le Train Bleu sur Wikipedia : ici

Facebook : ici (n’espérez pas plus de deux posts par mois)

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