75006 – Cuisine grecque, prix de la meilleure table étrangère de l’année 2017 par le Guide Pudlo

Evi Evane veut dire ‘À votre santé’ en grec ancien, et en passant devant cette petite salle dans une petite rue de Saint-Germain-des-Prés, on ne remarque presque pas le restaurant.

Pourtant, depuis presque 15 ans, les sœurs Maria et Dina Nikolaou y proposent une cuisine authentiquement grecque, récemment primée par le Guide Pudlo comme meilleur table étrangère.

Nous y sommes allés pour goûter des plats qui sortent de l’ordinaire, non sans quelques petits ratés. On vous explique…

Vous ne le savez probablement pas, mais la chef Dina Nikolaou est une star de la cuisine grecque ! En plus du restaurant qu’elle tient avec sa sœur Maria, et son traiteur dans le même quartier, son dernier livre de recettes est sorti chez Hachette (30€ ici chez amazon.fr) et elle anime sa propre chaîne YouTube !

Hélas, le soir de notre visite à Evi Evane, ni l’une ni l’autre n’est sur place, et c’est peut-être en partie pour cela que notre soirée n’est pas destinée à être un succès à 100 %.

En arrivant, il fait 2°C dehors et on nous propose la table juste à côté de la porte, alors qu’une ou deux autres tables sont disponibles. Nous en choisissons une un peu plus éloignée de l’entrée, mais il se trouve que l’isolation des fenêtres n’est pas parfaite, et pendant la soirée les courants d’air nous obligent à nous rhabiller.

Il est 20h et le petit restaurant est déjà bondé. Le serveur – seul pour une trentaine de couverts – court beaucoup. Nous recevons une carte chacun de suite, la mienne en anglais (impossible de savoir pourquoi).

La commande est prise rapidement. Nous décidons de commencer avec des feuilles de vigne farcies au riz, herbes fraîches et yaourt grec.

Dix minutes plus tard, alors que nous n’avons encore rien mangé, ce sont nos plat principaux qui arrivent ! Quand nous le faisons remarquer au serveur, il s’excuse et propose immédiatement de nous offrir l’entrée après les plats, ce qui nous fait penser que ce n’est pas la première fois que ce genre d’erreur arrive.

Nos plats arrivent mais certains ne sont pas chauds.

Le Youvetsi aux gambas est servi avec de petites pâtes kritharaki à l’encre de sèche, et celles-ci sont vraiment tièdes. Le serveur semble tellement occupé à servir trente personnes qu’il ne peut pas être à la cuisine au bon moment pour servir les plats. C’est vraiment dommage, car servi chaud, le plat serait délicieux, avec de l’ail frit, des rondelles de radis et des gambas bien fermes.

Heureusement, le plat végétarien du jour – des haricots blanc avec une sauce aux tomates – s’en sort mieux. Bien chaud, gras et juteux juste comme il faut, il est servi avec un peu de carotte dans la sauce. Un bon plat, simple mais efficace, fait maison.

Le serveur propose gentiment un verre de vin offert plutôt que l’entrée qui manque, mais nous y tenons, et les feuilles de vigne arrivent peu de temps après.

Elles sont bien chaudes (!) dans une bonne sauce avec du tzatziki et de l’huile d’olive bien verte. Alors que nous n’avons pas reçu un panier de pain pour le plat principal (servi en entrée), il arrive pour l’entrée (servie après le plat – vous suivez ?)

Malgré l’inversion des plats et l’entrée, nous décidons de terminer notre repas de façon classique avec des desserts (!). Ici, point de tiramisu sur la carte – tout est 100 % grec !

Nous choisissons un kadaïf – une boule de cheveux d’ange aux amandes, noix et miel de Crête avec un peu de glace kaïmaki (qui tient son goût étrange de l’arbre au mastic).

On dirait un bon dessert de grande-mère, avec le miel bien dosé pour ne pas rendre l’ensemble écœurant.

Pour le deuxième dessert, nous prenons un portokalopita, un gâteau moelleux à l’orange fraîche, avec une mousse de yaourt aux figues caramélisées par-dessus. C’est vraiment une très bonne surprise, succulent, quelque chose que vous aurez du mal à trouver ailleurs à Paris.

Ces deux desserts nous aident à oublier les petits soucis de service pendant le repas, mais entretemps une table de onze personnes est arrivée, et nous voyons mal comment la cuisine va pouvoir sortir onze plats chauds en même temps, ou comment le serveur va tous les servir rapidement. Avec deux serveurs (pour environ soixante-dix couverts par soir), le service serait d’autant plus réactif et efficace.

Un dernier commentaire sur le restaurant. Si vous vous levez pour aller aux toilettes pendant la soirée, soyez prêt pour une expérience typiquement parisienne.

En ouvrant la porte vous vous trouverez… dans la cage d’escalier du bâtiment ! Les toilettes sont jolies, mais c’est un changement de décor surprenant !

Nous avons bien mangé chez Evi Evane, sans aucun doute, mais c’est quand même dommage de ne pas avoir assez de personnel pour servir correctement des plats – nous avons eu une entrée oubliée et un plat tiède, visiblement parce que le serveur ne pouvait pas tout suivre (ce que nous comprenons tout à fait).

Nous retournerons sûrement cet été, quand le restaurant s’ouvre sur la rue et le froid n’est plus un problème. Il reste de bons plats à essayer !

Evi Evane (ici) est ouvert tous les jours sauf le dimanche pour le déjeuner et le dîner

Tél. 01 43 54 97 86

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