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Exposition La fabrique des images au Musée Quai Branly du 16 février au 11 juillet 2010

La troisième grande exposition d’anthropologie du musée propose au public de découvrir une “fabrique des images” qui touche les cinq continents.
Pour ce faire, en 160 œuvres ou objets, elle donne à voir ce qui ne se voit pas d’emblée dans une image, à travers un décryptage des grandes productions artistiques et matérielles de l’Humanité.
La compréhension des images se fonde sur quatre grands modèles iconologiques créés par l’Homme, que ce soit en Afrique, dans l’Europe des XVe-XVIe siècles, dans les Amériques des Indiens d’Amazonie ou des Inuit d’Alaska, jusque dans l’Australie des Aborigènes. Ces modèles iconologiques qui traduisent quatre grandes visions du monde sont désignés par les termes de totémisme, naturalisme, animisme et analogisme.

L’ontologie naturaliste domine en Occident depuis l’âge classique. Les humains se distinguent du reste des êtres et des choses car l’on dit qu’ils sont les seuls à posséder une intériorité (un esprit, une âme, une subjectivité), bien qu’ils se rattachent aux non-humains par leurs caractéristiques matérielles (les éléments et processus physico-chimiques de leur organisme).

Dans l’ontologie animiste (en Amazonie, dans le nord de l’Amérique du Nord, en Sibérie, dans certaines parties de l’Asie du sud-est et de la Mélanésie), c’est l’inverse qui prévaut : bien des animaux, des plantes et des objets sont réputés avoir une intériorité semblable à celle des humains, mais ils se distinguent tous les uns des autres par la forme de leurs corps.

Dans l’ontologie totémique (parmi les aborigènes australiens par exemple), certains humains et non-humains partagent, à l’intérieur d’une classe nommée, les mêmes qualités physiques et morales issues d’un prototype, tout en se distinguant en bloc d’autres classes du même type.

Dans l’ontologie analogiste, enfin, tous les occupants du monde, y compris leurs composantes élémentaires, sont dits différents les uns des autres, raison pour laquelle on s’efforce de trouver entre eux des rapports de correspondance (Chine, Europe de la Renaissance, Afrique de l’Ouest, Andes, Méso-Amérique…).

Grand masque © musée du quai Branly, photo Patrick Gries

L’objectif de l’exposition est de montrer comment chacune de ces quatre ontologies parvient à figurer, c’est-à-dire à rendre présents et actifs dans des images, les types d’entités qu’elles permettent de discerner dans le monde, les relations que ces entités nouent entre elles, et les propriétés qui leur sont associées.

Pour ceux qui s’intéressent aux cultures du monde et les différences dans l’évolution de l’iconographie, cette exposition s’annonce passionnante.

L’exposition La fabrique des images a lieu au Musée Quai Branly (ici) du 16 février au 11 juillet 2010.

Ouvert mardi, mercredi et dimanche de 11h à 19h, jeudi, vendredi et samedi de 11h à 21h. Fermé le lundi, mais ouverture exceptionnelle le 22 février, le 1er mars, et les 5, 12, 19 et 26 avril. Entrée 8,50€ / 6€

Plus d’informations : www.quaibranly.fr

Grand masque de diablada, représentant un monstre cornu, à gros yeux, la tête surmontée d'un dragon bicéphale. Plâtre doré peint, polychrome, carton et fragments de tôle fine © musée du quai Branly, photo Thierry Ollivier, Michel Urtado